La Bonté de Dieu et la Puissance de la Prière
La Bonté de Dieu et la Puissance de la Prière

La Bonté de Dieu et la Puissance de la Prière

VOUS AVEZ DIT « BON »… ?

En fait, Jef n’avait pas eu beaucoup de mal à décider son ami Jo à venir au pèlerinage diocésain des malades à Lourdes. Ils étaient tous les deux inscrits comme hospitaliers et, depuis deux jours, ils s’étaient mis au service des malades, les aidant à bouger dans leur lit, les poussant dans les fauteuils roulants, les tirant dans les fameux petits chariots bleus pour les amener aux différents lieux du pèlerinage.

Ils étaient tous les deux appuyés sur le rebord de la grande rampe qui donne accès à la basilique souterraine, et ils regardaient arriver, par centaines, les malades dans les fauteuils et les chariots : les uns se tenaient à peu près droits, beaucoup étaient plus ou moins pliés dans leur voiture d’un moment, d’autres immobilisés par la maladie se laissaient conduire, le regard dans le vide, d’autres s’agitaient, d’autres criaient, au milieu de cette foule qui arrivait pour la messe internationale du mercredi.

Jo regardait ce défilé incessant. Il était silencieux, songeur, renfermé…

Le questionnement de Jo

— Dis, Jef, tu crois vraiment que ton Bon Dieu, il est bon, pour permettre un tel concentré de misère, de maladie, de corps abîmés, déformés ?

— Oui, Jo, je sais, c’est dur à supporter, c’est dur à accepter, c’est dur à comprendre… et moi aussi, parfois, je me pose des « pourquoi », comme toi. Mais, tu vois, j’ai eu un semblant de réponse à mes pourquoi il n’y a pas bien longtemps… c’est l’histoire du vélo et de ma petite fille…

L’histoire du vélo

L’autre jour, j’avais entrepris d’apprendre à ma petite fille à faire du vélo… du vrai vélo, sans roulettes, tu vois… alors je lui ai réglé le vélo à sa taille, je l’ai installée dessus et on est parti, doucement ; je la tenais par la selle, et elle apprenait lentement à trouver un équilibre. Elle a tout de suite trouvé ça très agréable. Elle riait, elle était heureuse. Au bout de dix minutes, ayant pris un peu d’assurance, elle m’a dit : « Papy, ne me tiens plus, laisse-moi faire toute seule ». Bien sûr, je n’étais pas d’accord ; dix minutes ne lui suffisaient pas. Elle avait encore besoin qu’on l’aide et qu’on la tienne. Alors elle s’est fâchée et a fini par me dire : « laisse-moi tranquille ; je veux faire toute seule ».

Alors je l’ai laissée. Elle a donné un premier coup de pédale, puis un deuxième en brandouillant le guidon et patatras, la chute… la main, le genou sur le gravillon, les plaies, la douleur, les pleurs… les cris : « Papy, ça saigne… ! »

Le monde sans Dieu

Tu vois, Jo, le monde a choisi de faire sans Dieu… On a mis et on continue de mettre Dieu en dehors du monde, de faire sans lui. On met Dieu hors des maisons, on met Dieu hors des écoles, on met Dieu hors du quotidien de nos vies et quand il arrive quelque chose on dit que c’est la faute de Dieu, que Dieu ne devrait pas, que si Dieu était bon… que si Dieu existait… etc. Ce n’est pas moi qui ai fait tomber de vélo ma petite fille… ce n’est pas moi qui ai brandouillé son guidon… c’est elle, toute seule… qui a refusé mon aide. Le monde que l’homme a choisi sans Dieu est plein de souffrances, de maladies, de misère et de mort… Et tu en as une démonstration là, sous nos yeux.

Alors, devant la chute de ma petite fille, j’avais deux possibilités… être le papy mauvais et satanique, ou être le papy humain…

Le choix du bon papy

Le papy satanique : en regardant de loin, je me serais mis à rire et à crier… « tralalalalaire… c’est bien fait… tu as désobéi, tu es punie… débrouille-toi, va te laver… »

Le papy humain : en me précipitant, je l’aurais aidée à se relever, et je lui aurais dit : « Tu vois, je te l’avais dit… tu n’aurais pas dû faire sans moi… Tu n’as pas voulu m’écouter ! Allez, viens avec moi à la maison, on va arranger ça ».

Eh bien, mon Bon Dieu, comme tu dis, il aurait fait encore bien mieux, mais il faut s’appeler « Père de l’enfant prodigue » pour faire ça : Il aurait accouru, sans rien dire, en oubliant ce qui avait été fait, en faisant comme si cela n’avait pas été fait et il l’aurait guérie… Et même si on lui met tout sur le dos, ce Dieu-là, il est capable de tout oublier, de tout pardonner et d’offrir à ces gens que tu vois en bas la vraie vie, sans maladie, sans souffrance, sans handicap…

Alors, quand tu parles de mon Bon Dieu, je trouve que le mot « bon » n’est pas assez fort…

Dominique YÈME, Diacre permanent


Le Dieu Bon

Ce Dieu Bon, on peut lui parler simplement, sans emphase, sans complication. Par son Fils proche de nous, on peut lui dire toute la vérité : parler à Dieu et écouter Dieu nous parler, c’est ce qu’on appelle la prière.

— Quelle est la place de la prière dans ma vie ?
— Pour moi, prier qu’est-ce que cela signifie ?

Père Sana Albert ZOUNGRANA